Lost in repeat.


Choisir de s'enfoncer sans jamais voir le fond.


Ou de tourner en rond sans jamais voir le bout de la queue. Dans les deux cas, ne jamais trouver le juste milieu. La réalité s'enfonce et je tourne en rond à la relater, toujours perdu, jamais équilibré. La guerre creuse de nouveaux fonds, puis s'embourbe, puis s'exporte. Le 10 mars 2022, j'étais surpris par l'invasion russe en Ukraine, premier billet de lostintheshuffle. Le 6 mars 2024, des hommes débattent à la télévision russe de la première ville française que Poutine ciblerait d'une frappe nucléaire, ils hésitaient entre Paris et Marseille. Pas Lyon, ils étaient tous les trois d'accord pour dire qu'ils l'aimaient bien, Lyon. Le 7 mars 2024, Macron affirme qu'il n'y a aucune limite ni ligne rouge au soutien de la France à l'Ukraine. Ce 10 mars 2024, je ne serais pas surpris par une invasion russe en France. En réalité, je ne sais plus quoi penser. Les Histoires se répètent, et moi aussi.

J'aimerais partager plus de fictions.


Contrer le vent comme la Horde, être troubadour comme Caracole. Mais même mon roman s'inspire de faits réels, de faits divers, de réalités que ma faiblesse empêche de manipuler. Je ne peux que les atténuer, peut-être faudrait-il les ignorer. J'envie les fous et leurs mondes à eux, qu'ils ne guérissent jamais. Mon manuscrit est terminé, le fil rouge de mon blog a fait une boucle, désormais lisse, plate, monotone, sans nouveau noeud à défaire. Il y a pourtant des répétitions que j'aime, comme celle des Valses de Vienne sur le tourne-disque du salon quand on était gamin. Un shuffle, une masse de vie, une musique forte pour couvrir l'aspirateur de maman à l'intérieur, la tondeuse de papa à l'extérieur, les onomatopées de nos petites-guerres fraternelles entre les deux.

Summer Rewind.


C'est la playlist que me propose Spotify, juste à côté de En boucle. Devrais-je rembobiner ? Relancer l'enregistrement de Skyrock sur la chaîne hi-fi en attendant une nouvelle pépite, en espérant un véritable urban peace ? Ou plutôt débobiner, laisser couler, voir sur quoi je trébuche, sur quoi je tombe, plutôt que de chercher un oasis chaque semaine. Il n'y a pas d'Extrême-Amont, les livres disent qu'au bout, la Terre est bleu comme une orange. On pourra manipuler les mots à l'infini, espérer un ange d'or au bout du fil, il n'y a qu'en continuant d'avancer qu'on le sera. Je croyais annoncer la perdition infinie du blog, mais la seule réalité, c'est que je ne sais pas. Difficile finalement d'arrêter un esprit touffu et confus dans un crâne chauve et cabossé.